Expo Des fils et des nus

Quelle belle idée, que celle d’habiller les murs nus de notre espace Michel Stricher, avec les toiles originales de Marie Tsaniras.
L’artiste que nous accueillons aujourd’hui a une démarche d’expression tout à fait personnelle et singulière : elle suggère d’abord le nu, puis de fil en aiguille, d’aiguille en plume, de plume en tissu, de tissu en papier, de papier en polystyrène, combinant tous ces petits éléments délaissés, anodins, insignifiants, Marie insuffle la vie à ses chers êtres de chair et d’os, d’huile, d’acrylique, de pastels, et leur donne relief et volume. C’est de la sculpture peinte, ou de la peinture sculptée, comme on voudra.
En avril, Marie découvre plus d’un fil ;
en mai, elle en fait ce qu’il lui plaît ;
et début juin, ses œuvres s’exposent enfin.
Pour le plus grand plaisir des visiteurs, Marie enchevêtre, tisse, colle, cisèle, assemble ce qui se ressemble – ou pas – façonne ses toiles avec dextérité et adresse, avec sensualité et tendresse, comme son bottier de père savait créer les souliers féminins. À fréquenter son atelier, Marie a reçu de lui l’envie de révéler sous ses doigts la beauté cachée des petits objets délaissés, de leur offrir le souffle d’une seconde vie.
Elle a développé un savoir-faire unique, rendant un hommage coloré et flamboyant au corps féminin, qu’elle sait nimber d’un univers surprenant, envoûtant et chatoyant.
Des fils aux filles, il n’y a que deux boucles d’une même ligne.
Les tableaux parlent d’eux-mêmes, il faut savoir les écouter avec les yeux, les appréhender du regard, les scruter de loin, puis de près, puis en reculant à nouveau pour mieux s’en approcher encore. C’est alors que toute la dimension de l’œuvre vous apparaît – ou pas – selon que vous avez esquissé correctement ou non les quelques pas du ballet décrit plus haut, qui vous entraîne inexorablement dans le filet tendu par les fils et les nus de Marie Tsaniras.
PL